mardi, février 02, 2010

Silly

J'ai longtemps été étonnée par ma capacité à m'embourber dans des paradoxes interminables. Penser une chose, et son inverse, et toutes les nuances entre les deux.

La vérité, c'est qu'il n'y a pas de Vérité. La mienne n'existe pas non plus. Elle est multiple, véritable kaléidoscope de mes petits mensonges. Et pourtant je ne mens jamais. Je ne fais que déformer vos réalités, déformer ces multiples vérités, jouer de ces improbabilités, qui s'empilent de plus en plus haut, toujours plus haut, jusqu'à s'effondrer en une gigantesque Tour de Babel.

Que voulez-vous, le mensonge existentiel est enivrant.


Au milieu de toute cette absurdité, pour s'occuper de façon efficace et faire semblant de se démarquer du reste de l'humanité, il reste les excès. Les excès de cynisme, les excès de mièvrerie, les excès d'adrénaline.

Il n'y a rien de plus terrible pour un cynique que le romantisme. C'est une plaie. Parce que l'on finit par siroter de l'absinthe seul dans un appartement miteux en se consumant dans le spleen le plus improductif de la création. C'est la vie. C'est la nature humaine. Dans toute sa complexité, son absurdité et son paradoxe. Tout ça à cause de ce foutu espoir resté au fond de la boîte...

Alors, malgré toutes nos désillusions et notre réalisme, on se surprend à croire aux lutins (d'ailleurs, en parlant de lutins, ça fait un bout de temps que les miens me fichent la paix...), au Père Noël et au Grand Amour, tous ces trucs de gamins et de contes de fées qui n'existent que pour continuer à entretenir le paradoxe et le Grand Mensonge de l'Univers. (Ça vous en bouche un coin, toutes ces majuscules, hein ?) Tout ça pour essayer de ne pas être trop mort dedans.


Moi je m'en fous. Je suis une Etoile à moi toute seule. Je n'ai jamais été aussi pleine de vie depuis que je suis morte. Enfin, en partie. Et cela me donne sans doute le droit de vivre entièrement mon paradoxe.
De croire aux lutins, au Père Noël et au Grand Amour.
De me persuader qu'en vrai, vous devriez m'appeler
« Princesse » mais que vous êtes trop aveugles pour voir toute la lumière et l'énergie qui irradient de ma personne.
De croire que je suis la réincarnation d'une déesse farouche venue d'une dimensions parallèle.

Et tout cela ne m'empêchera en rien, dans certains moments, de cultiver mon cynisme et ma lassitude à l'égard des 99% de l'humanité et des événements qui la touchent. Cela ne m'empêchera en rien de me moquer de tout ce qui peut m'arriver, en bien comme en mal.

Plus rien ne m'étonne car tout peut arriver.


Absolument tout.